Refugies birmans... La fin d'un chapitre ?
Sa Wad Dee ka !
Je viens d'apprendre juste aujourd'hui que les premiers signes du printemps commencaient a se manifester en France... Une bonne chose tout de meme quand on pense que nous sommes deja a la mi-mars bien sonnee ! De mon cote, je commence a experimenter "l'ete thailandais", meme si celui-ci devrait en toute logique se faire attendre encore 2 bons mois... de quoi se mettre dans l'ambiance et se "rafraichir" les idees cependant : j'ai en effet eu droit hier matin a ma premiere averse thailandaise... Memorable !!! Nos averses, a cote, c'est du pipi de chat (pardonnez l'expression, ca doit etre un truc de famille) !
Bref, ce n'est pas pour vous parlez de la pluie et du beau temps que je vous laisse un message aujourd'hui. Je voudrai tout d'abord vous demander votre indulgence : le distributeur de blog sur lequel je diffuse vient de reconfigurer totalement sa presentation. Dans cette mesure, je dois faire face a quelques bugs de "mise en route", le temps que le webmaster remette tout en place : vous serez donc prives de photos grand format quelques jours... Cependant, je voudrai egalement profiter de cette occasion pour vous faire part d'une actualite toute recente qui touche la Thailande, totalement delirante a mon sens :
Par une decision datant de 2003, le gouvernement thailandais a decide de rapatrier tous les refugies birmans presents dans le pays dans les nombreux camps se trouvant sur la frontiere birmane. L'echeance pour l'application effective de cette loi a ete fixee au 7 mars de cette annee. Peut-etre que cette nouvelle ne vous apparait pas dans un premier temps particulierement preoccupante, ou encore difficilement realisable. Et je pense personnellement que le gouvernement thailandais s'est lui-meme laisse prendre au piege de l'apparente facilite de ce "deplacement interne massif de personnes"... En effet, depuis le debut de l'annee 2005, une nouvelle date limite a ete designee, repoussant au 31 Mars la prise en compte du nouveau statut de ces birmans.
Evidemment, toutes les ONG preoccupes par la situation des refugies ont ete mises a contribution et requisitionnees pour aider a l'application de cette decision... Ou comment se debarrasser du sale boulot !! Nous avons donc recu nous aussi, a NCCM, un nombre incroyable de lettres officielles provenant du Ministere de l'Interieur thailandais, nous invitant a mettre en route le processus d'evacuation de ces populations "genantes", sous la forme d'une assistance et d'un devoir d'information effectif a leur encontre. Et pour reprendre les termes exacts de l'une de ces lettres, signe de la main du Ministre de l'Interieur actuellement en fonction (et qui deshonore selon moi tout un pays...) :
"A compte du 31 Mars 2005, tout refugie birman present sur le sol thailandais sera dechu de son statut de refugie, et par consequent, de tous les droits correspondant a ce titre. Il sera alors considere aux yeux du gouvernement et des autorites thailandaises comme un immigre en situation illegale. Par consequent, tous les traitements, abus, et persecutions usites pour tout individu evoluant dans le pays dans ces conditions, pourront, et devront etre appliques de maniere systematique, sans aucune possibilite de recours".
Si je vous fais part de cela aujourd'hui, c'est que ma revolte contre le gouvernement thailandais est immense face a cette decision, et que je trouve intolerable qu' a notre epoque, un pays se declarant "actifs dans la defense des Droits de l'Homme" puisse encore se laisser guider par des querelles historiques et etre ainsi aveugler par la rancoeur...
Hier encore, j'ai participe a une visite dans une communaute birmane a la frontiere nord de Bangkok... Une facon supplementaire de constater que les prochaines semaines vont etre marquees par des violations manifestes des Droits de l'Homme, et par des actes de violences morales et physiques indefinissables : car il est clair, a la vue de ces familles, que leur preoccupation actuelle est bien loin d'un eventuel "demenagement", mais consiste uniquement a la recherche de moyens de "survie", au quotidien.
Quand l'impuissance vous explose a la figure...